Le Mont Sainte-Odile

 Rocher et vue sur la plaine d'alsace  (R.K.)
 
Par François Pétry, Robert Will : http://www.culture.fr/culture/
 
Parmi tous les sites archéologiques alsaciens, le Mont Sainte-Odile est l'un des sites les plus célèbres. Son histoire semble débuter à l'époque gauloise, entre la fin du IIe siècle et le début du Ier siècle avant J.-C., avec la construction d'un gigantesque mur défensif, connu sous le nom de « mur païen ». Cette fortification antique, sans équivalent au nord des Alpes, a finalement pu être attribuée, après diverses interprétations et de nombreuses études des techniques de construction, à la civilisation des oppida celtiques, dont la fonction stratégique était primordiale.
À l'époque romaine, ce site a été peu à peu délaissé, surtout durant la « pax romana ». Mais il a été réoccupé durant l'Antiquité tardive et pendant le Haut Moyen Âge, comme le prouvent les vestiges mis au jour. La création, au VIIe siècle, d'un couvent de femmes fondé par le duc d'Alsace, Etichon, et dirigé par sa fille Odile, a permis au Mont Sainte-Odile de devenir un haut lieu de la chrétienté et un important centre de pèlerinage (Née aveugle, la sainte Odile a retrouvé la vue au moment d'être baptisée elle est la patronne de l'Alsace). C'est d'ailleurs dans le monastère de Hohenbourg (devenu depuis le mont Saint-Odile), que l'on pu voir le tombeau d'Odile sa première abbesse.

 Le jardin des délices (Hortus Deliciarum) :

Herrad de Landsberg (c. 1130-1195) (Herade ou Herrade en langues latines).
 
L'auteur du « Hortus Deliciarum » a été instruit chez les Hohenberg et est devenu une des abbesse du Mont-Sainte Odile. Sous sa direction, le couvent a été connu comme centre culturel, et en 1180, son Hortus Deliciarum a commencé à circuler. Compilé de la bible, des écritures des Pères de l'Eglise, et des travaux de ses contemporains, Hortus Deliciarum décrit l'histoire de l'humanité de la création au  jugement dernier. Le livre est illustré de 344 miniatures. Considéré comme un abrégé de la connaissance médiévale, le manuscrit original a été détruit en 1870 pendant le bombardement de Strasbourg, il reste une copie. Sur le site de la BNF (100 ko chargement plus long) une miniature d'un calque de la Bibliothèque de Strasbourg :   (40 ko, aperçu rapide)

L'enceinte mystérieuse du Mont Sainte-Odile

Par Nathalie et Michel Vogt - http://www.alsapresse.com

Si des témoins importants des monuments anciens sont les enceintes fortifiées, le Mont Sainte-Odile est depuis des siècles un des hauts lieux spirituels d'Alsace voire d'Europe. Certes la plus importante de ces enceintes est le "mur païen" du Mont Sainte-Odile. A travers les siècles cette montagne était un centre important, politique et culturel. Un grand mur préhistorique le ceinture sur 10 km de long par d'énormes blocs entassés sur 3 à 4 m de hauteur, le tout épousant le pourtour du plateau à 700 ou 800 m d'altitude. D'après des fouilles, des hommes de l'âge néolithique y séjournaient déjà. Au début du IIe millénaire Av.J.C. une occupation plus durable des hommes fut constatée (âge du bronze). Puis au dernier millénaire les Celtes s'y installèrent. Ces anciennes fortifications sont faites de blocs de grès entassés les uns sur les autres et datent peut être du XIe ou XIIe siècle Av.J.C. Ce sont vraisemblablement les Celtes, qui ne connaissaient pas le mortier, qui assemblèrent des masses de pierres tenues ensemble par des tenons en bois de chêne. Plusieurs milliers d'hommes y travaillèrent pendant des dizaines d'années.