les voeux de Jean-Paul pour 2005  

Décembre 2004.

 

Chers amis,

Le bonheur est un papillon qui, poursuivi, ne se laisse jamais attraper mais qui, si vous savez vous asseoir sans bouger, sur votre épaule viendra, peut être un jour, se poser.

Passé le virage de la VO"™ borne, je me rends compte que c'est vrai : les hauts et les bas se sont succédés comme les vagues sur l'océan et m'ont permis d'atteindre le calme du port, pour un clin d'oeil en arrière.

Né entre deux guerres, assis sur la frontière, tantôt franzose, tantôt boche, pillé par les uns, ignoré par les autres, évacué, occupé et enfin libéré. Il y a 50 ans, j'avais 20 ans, je travaille à K'lautern, papa est décédé. Diên Biên Phu marque la fin de l'Indochine et c'est le début de la « guerre d'Algérie » où j'ai laissé deux de mes plus belles années. Et ça continue, on se bat toujours quelque part dans le monde. Retour au pays pour me marier avec mon grand amour qui m'a patiemment attendu dans la peur et la confiance.

On a toujours bien travaillé et souvent cru ne pas y arriver. On a construit notre nid et on a eu les quatre plus belles filles du monde. Je découvre l'Amérique et avec Josy les Indes. Il y a 30 ans, mon premier Mont Blanc, le début d'une série de sommets qui m'ont amenés, si loin des hommes, si près des dieux, sur les pentes de l'Everest. La retraite, il y a douze ans déjà après une carrière consacrée à la « chose imprimée» dans les traces de Gutenberg. Notre grand voyage en amoureux, pendant deux ans, en camping car et retour aux racines pour retrouver les siens.

On a eu beaucoup de chance de grandir au siècle dernier, avant que les politiciens et les technocrates réglementent nos vies et décident à notre place, soi-disant pour notre bien ! Je souhaite aux générations futures de pouvoir attendre le papillon se poser... au lieu de le poursuivre, dans ce monde artificiel qui s'ouvre devant eux.

On a peine à croire qu'on ait réussi à survivre si longtemps. Le monde d'aujourd'hui se vide des certitudes de nos parents. La révolution génétique interpelle l'espèce humaine. Le virtuel envahit le réel. La pub nous inonde d'inutilités. Le bruit et la pollution rongent notre environnement. Les infos nous intoxiquent et nous cachent le principal. L'économie et la mondialisation génèrent instabilité et exclusion. L'apprenti sorcier dirige un monde sans maître. Pensons plutôt à agir pour retrouver l'essentiel au lieu de gaspiller l'énergie à pourchasser l'inutile.

Après vous avoir livré mon constat, que vous approuvez ou que vous critiquez, répondez-moi, cela me donnera des idées nouvelles.

« Deux choses sont infinies : l'univers et la sottise humaine, mais je ne suis pas sûr de ce que j'affirme, quant à l'univers... » dixit Einstein.

Voilà le résumé des faits divers qui ont jalonné cette année de grâces, dans l'espoir de pouvoir vous revoir en bonne santé, avec un moral à toute épreuve, pour trinquer ensemble, à ce brin d'éternité que nous vivons sur terre, à l'amour et à l'amitié.

L'année débute toujours avec un verre de Champagne et le concert du Nouvel An en compagnie de notre chère Mémé, Josy et moi, autour d'une table de Fête. Le paysage est blanc et le feu danse dans la cheminée.

Nous partons mi-janvier chez Nathalie à Leyrieu, puis chez Éric à Orange, dans leur nouveau Campanile. On s'arrête aussi chez Robert et Ginette à Fréjus.

Nous retrouvons nos anciens amis au Vilasol à Benidorm, avant d'arriver à Marbella. Nous logeons à « l'Atlantic Club » dans un superbe appartement donnant sur les jardins et les piscines. On se laisse vivre. Mon frère Robert et Nady nous rendent visite. Ils habitent à Mijas. On fête « Valentito » ensemble avec, en plus, nos amis Leclerc, qui habitent à Fuengirola. On re-visite Cadiz, Cordoue, Jerez, Malaga, Puerto Banus, le St Trop espagnol. Nous revenons au pays début mars. On n'a pas vu passer l'hiver. A la Kirschlerie, c'est le printemps qui explose.

Début mai je pars chez mon ami Horst mettre son nouveau bateau à l'eau, dans un petit port près du pont de Fehmam, en Baltique. Jopaluka est baptisé et reçoit son mat et ses voiles. Nous partons pour la croisière inaugurale après 2 semaines de travaux et d'attentes. Ce fut encore une belle aventure. La météo n'était pas avec nous et on a dû laisser notre bateau à l'abri à Lassan, frontière polonaise, pour cause de vents contraires et tempêtes sur le chemin du retour fin juin. Les fêtes se succèdent et on est aussi invité chez les uns et les autres, ça nous arrive ! En juillet, Josy part avec Muriel et les 3 enfants chez Nathalie. Elles poussent même jusqu'à la Méditerranée. Les enfants sont ravis. Pendant ce temps, je suis avec mes 2 grands garçons dans les Vosges ; ça commence bien. Je me casse le pied gauche sur un circuit dans les arbres, cela me vaut 3 semaines de béquilles mais je continue notre « opération suivie » jusqu'au bout. Un papy n'abandonne pas devant ses petits-enfants ! il a seulement oublié qu'il a 50 ans de plus.

L'été se passe en clopinant. Derrière le St Exupéry, le nouveau chantier Mermoz sort de terre. En août nous avons la visite de la cousine Nini et de la famille Munsch qui campe chez nous, après leurs vacances en baie de Somme.

Marie-Paule fête ses 40èmes rugissants avec les 92 ans de Mémé Jeanne.
Toute la famille est au complet avec les amis. L'été indien a paré la nature de ses couleurs d'automne, les fruits tombent en abondance puis le mobilier de jardin est rangé et les géraniums quittent le balcon. Je m'occupe de l'organisation des retrouvailles de la classe 34 de Neunkirch.

Fin octobre notre Mémé nous a fait peur. Elle est tombée et ne peut plus se relever seule, en pleine nuit, chez elle. Le médecin l'hospitalise. A ce jour elle va de nouveau mieux et retourne à son club. On accueille la famille Thomas de Orange, puis Robert et Nady, qui sont venus voir Mémé après la Toussaint.

Fin novembre nous sommes chez les Munsch pour garder les enfants, pendant le stage de Nathalie. Mémé reste seule, étant bien entourée et au chaud dans son appartement. Pour Noël, l'Arche de Noé affiche complet, on sera toute la famille autour du sapin et à Nouvel An, nous ferons pareil qu'en début de page.

Joyeux Noël et Bonne Année.


NAMASTE, avec toute notre amitié et notre gratitude.
Le papy de la KIRSCHlerie
et sa délicieuse Josy