Les voeux de mon frère Jean-Paul pour 2006


Chers amis,

Vous étiez nombreux à répondre à mon traditionnel message de fin d'année. Les uns ont approuvé dans une belle lettre qui va droit au coeur, les autres par une carte venue des quatre coins du monde. Certains ont déménagé sur une île, la retraite venue, d'autres continuent de batailler contre une maladie sournoise en attendant de remonter au sommet de ra vague.

A tous, je dis merci, beaucoup d'amour et bon courage. Remercier et espérer, sans rien demander. Quand tu te lèves le matin, remercie pour la lumière du jour, pour ta vie et ta force, pour la nourriture et le bonheur d'être encore là. Si tu ne vois pas de raison de remercier, la faute repose en toi-même.

Tempus fugit, avec son chargement de catastrophes et de folie humaine, que je ne vais pas vous rabâcher ici. Les médias nous le tartinent au quotidien et au superlatif. Profitons de chaque seconde que nous vivons, elle est une parcelle nouvelle et unique de l'univers, un moment qui ne sera jamais plus.

L'être humain le plus irrésistible sur terre est le rêveur dont les rêves sont devenus réalité. Alors laissez nous rêver un peu. Les phénomènes de la vie peuvent être comparés à un rêve, une bulle d'air prise dans la glace, la rosée scintillante du matin, une ombre furtive au clair de lune, la lueur d'une luciole à la St Jean ou le souffle chaud d'un bison en hiver, et, c'est ainsi qu'il faut les contempler pour que le rêve devienne une réalité.

J'écoute une opérette de Franz Lehar où l'on chante « immer nur lachelnd, immer vergnügt » et je regarde par la fenêtre. Je vois la neige danser avec les gouttes de pluie dans la lumière froide de l'hiver, mais ailleurs il ya peut être un arc en ciel tout beau ou un soleil radieux tout chaud. Tout à coup les nuages bas se déchirent dans la grisaille en s'éclaircissant. Ils deviennent mauves, rose-s, jaunes et blancs et un bout de ciel bleu apparaît pour laisser au soleil le temps de se coucher doucement. Je ferme les yeux et je revois les sherpas de l'Himalaya avec leur sagesse tranquille. Namasté, « om mani pad me hum » : que tes pensées soient pures et désintéressées. Que dans ton coeur aucune ombre ne passe. Que pour toi, la journée soit belle, que tes désirs se réalisent et que les Dieux te protègent. L'avenir appartient à ceux qui croient en la beauté de leurs rêves. Petites gouttes d'eau, petits grains de sable, font l'océan vaste et la terre agréable. Et les petits moments, aussi modestes soient-ils, constituent le poids majestueux de l'éternité.


On pourrait continuer de rêver encore une page entière mais vous êtes aussi curieux que moi d'avoir des nouvelles fraîches. Les voici dans le désordre. Rien d'exceptionnel mais nous avons vécu chaque instant intensément comme des moments forts et parfois aussi très douloureux. En janvier, Bernard Mosser, le mari de Chantal, nous a quitté subitement, sans prévenir, suite à un infarctus foudroyant à 48 ans, nous rappelant que nous ne sommes qu'une petite poussière sans importance. D'autres encore sont partis, emportés par le tsunami, avec lesquels nous avions fait un bout de chemin. Notre Mémé Jeanne regarde tout ce va-et-vient avec beaucoup de philosophie et nous donne l'exemple pour bien vieillir. Elle vient de subir une opération de la cataracte sans problèmes. Nos petits-enfants grandissent à vue d'oeil, dans l'abondance et le virtuel. Ils ont pour eux la jeunesse fougueuse. Nos enfants aussi vont bien: Michèle est toujours à la Direction de son école maternelle. Elle cherche à acheter une maison. Marie-Paule s'occupe du service transports à la Communauté d'Agglomération dans son château et Romain a repris un job dans la « chose imprimée ». Ils ont fêté cet été leurs noces de porcelaine. Nathalie s'est mise à son compte en ouvrant un cabinet de sage-femme et Dominique partage le bureau entre la voiture et l'avion. Il a passé les 40èmes rugissants. Ils ont été premiers au championnat de France en danse. Muriel et Marc ont largement de quoi s'occuper avec les 250 têtes de bétail. Ils ont inauguré une nouvelle salle de traite dans leur ferme. Ils vivent tous à 150 à l'heure! A leur âge on a fait pire mais on se calme, par moments. ..

Nous avons fait une petite folie en changeant notre Audi. C'est une A4 quattro, V6, 2,5 litres. Joli bolide, qui me va comme un gant.

Nous sommes allés chez les Thomas, à St Raphaël, au printemps avec un stop à Leyrieu au retour. Mémé était en vacances à St Jacques, dans les Vosges. Je n'ai pas été naviguer dans les eaux nordiques cette année, mais mon skipper est venu en visite chez nous. Nous avons aussi accueilli nos amis de Châteaugiron et bien d'autres encore. L'évènement de l'été était la mise à l'eau d'une réplique au 1/8ème du paquebot « Majesty of the seas » qui a désormais son port d'attache sur la Sarre. Des milliers de personnes l'ont visité depuis et il est passé sur toutes les chaînes de télé. Le deuxième évènement de l'année, un peu moins médiatisé, était la grande fête des 140 ans en commun de Jean-Paul et Josy. Il a fait beau et chaud, au restaurant, à la Kirschlerie et à la maison, pour la finale. La famille et les amis sont comblés, nous aussi! Les pique-niques se succèdent et on est tellement bien dans notre jardin pendant que d'autres suffoquent dans les bouchons de l'été.

Nous reprenons notre envol quand tous sont de retour au boulot. On retrouve les Thomas à Orange, chez Eric et Patricia, et découvrons ensemble les Cévennes, le pont de Millau et le Mont Aigual, les Chateauneuf-du-Pape et autres délicatesses culinaires du Sud. Je repasse par Chamonix pour revoir le Mont Blanc, cette ancienne maîtresse un peu délaissée mais toujours bien aimée. Comme les fruits sont amers quand ils sont inaccessibles. ..

La paroisse a fait la fête à trois de ses fils: Marc est venu de Mauritanie où il est missionnaire. Alphonse est évêque à Oran et Roland est archevêque à Dijon. J'arrête là mes écritures. J'ai du travail pour aider Josy à faire la déco de Noël et à confectionner les spritzgebackene, avant l'invasion des petits lutins qui viennent chercher leurs cadeaux de Noël.


Vous souvenez-vous du papillon de l'année dernière ? Je vous souhaite de tout creur qu'un jour, sur votre épaule, il vienne se poser.



Bliwe gesund, hon eich gär, frohe Wihnachde un e glicklisches Neijes Johr vom Papy us de Kirschlerie un sin liewes Josy.






                                  Jean-Paul Kirsch