DIE ERSTEN DOCUMENTE
“ LA CHARTE DE PEPIN D'HERISTAL”
R. Doegé
Collection
« Documents Lorrains » No 6
Chronique
populaire en dialecte francique local, et
en vers, 391
pages
2000
ans d'histoire de Sarreguemines - Chapitre
II, pages 43 à 48
concernant Pépin d'Heristal dit
« Pépin
le jeune »,
le grand-père de Charlemagne et descendant de Clovis.
Extrait du texte original de R. Doegé |
Traduction francique~français par R. Kirsch 2008 |
In de Geschicht ; doch was mr jetzt berichte, Beruft sich uff monch' schriftlich Dokument, Was nitt de Fall war in de onnere Geschichte. Was mr vunn Stäänzitt, Römer, Kelte In Wort unn Bild geschildert honn, Konn « relative » nur, als Genaues gelte, Weil mr's nur lickehaft bewiese konn.
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Dans l'histoire ; ce que maintenant nous rapportons, Se réfère à quelques documents écrits, Ce qui n'était pas le cas dans les autres récits. Ce que, de l'âge de pierre, des romains et des celtes, Nous avons illustré par l'image et le verbe Ne pourra que « relativement » pour exact valoir Car on ne peut qu'avec des lacunes le faire savoir.
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(mr sinn schunn im achte Johrhunnert), Do git's e Schriftstick, donc e Dokument: Wenn mr's betrachte, sinn mr gonz verwunnert, Weil drinn " Gaimundia » werd genennt! Ich mescht awwer minn Kopp verwedde, Dass das e paar Litt wisse bloss, Mr heert gar oft ins Blinne redde : « Bi uns, do war noch nie nix los ! ». Ja, ja, ihr liewe Saargeminner, E moncher froht sich, ob das wohr isch : Doch sohn's getroscht onn Kinn unn Kinneskinner : "Aa unsri Stadt, die isch historisch ! ".
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(nous sommes déjà au huitième siècle), Il existe un morceau d'écriture, donc un document : Quand nous l'examinons nous sommes tout émerveillé, Car « Gamundia » y est cité ! Cependant, je vous parierais ma tête, Que quelques personnes seulement le savent, Car souvent l'on entent à l'aveuglette parler : « Chez nous il ne s'est jamais rien passé ! » Oui, oui, mes chers sarregueminois, Plus d'un se demande si cela est vrai : Consolé, dites-le aux enfants et petits-enfants : « Notre ville aussi est historique ! »
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Die isch vunn Anno 706 datiert Unn unnerschrieb worr imme grosse Saal, Der war in unsrer " Villa " installiert.
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« Anno 706 » elle est datée Et dans une grande salle fut paraphée, Celle-ci dans notre « Villa » installée.
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So long mr nitt de richtische Zesommehong Vunn all dem uff s Tapet konn bringe, Drum werd jetzt glich dehinner gong !
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Tant que l'on n'a pas le bon raccordement De tout cela sur le tapis mis assurément, C'est pourquoi, de suite, s'y mettre il va falloir !
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Glich e paar Frohe : erschtens misste mr erkläre, " Was war de Pepin fir e Monn ? " Unn zweitens noch, do wäre Die " Charta " ze beschriewe unn de Ort " Villa Gaimundia " unn das Drumm unn Dronn Bi der Geschicht', in äänem Wort : Mr fonge s'bescht omm Onfong onn.
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Quelques questions : primo nous devrions expliquer « Quel homme était donc ce Pépin ? » Secundo encore, il faudrait Cette « Charte » la décrire ainsi que le lieu « Villa Gaimundia », et les tenants et aboutissants De cette histoire, en un mot : Pour le mieux commençons par le commencement.
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Genau gesaht : unner de Merovinger ; Die Königstrone sieht mr wonke, S'passiere Mord' unn onnre Dinger ; Dodriwwer wille mr nitt diskutiere : In onnre Biecher steht die gonz Geschicht ; E bissche muss ich eich doch fiehre, Denn ich betracht's als minni Pflicht.
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Sous les Mérovingiens pour le dire plus précisément ; Le trône royal on voit vaciller, On assiste à des meurtres et autres réalités Desquelles nous ne voulons pas discuter ; Dans d'autres livres toute cette histoire est rapportée ; Je dois pourtant un peu vous guider, Car de mon devoir je considère que c'est.
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Der war de König vunn de Fronke ; Hat's Reich vergreessert, de Besitz vermeert : Ihm hat m'r sehr viel ze verdenke. Er isch gestorb im Johr fünfhunnert-elf (E jeder muss jo schliesslich sterwe) ; Vier Buwe honn sich wie die Welf Uff's Reich gestirzt um jetzt ze erwe. De Thierry war de ältschte Sohn : Der hat " Austrasien " inngesteckt Unn isch gesteiht uff sinner Tron. " Austrasien " odder s' " Ostreich " war sehr gross : Champagne, Lorraine wäre drinn, Bis Belgie, Holland hat's noch vorgestoss, Mir Saargeminner wäre aa dodrinn.
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C'était le roi des Francs ; Il a agrandi le royaume et ses possessions a étendu : On lui doit énormément. Il est mort en l'an cinq cent-onze (Chacun finalement doit mourir) ; Quartre garçons, comme des loups, se sont Jetés sur le royaume pour sitôt hériter. Un Thierry fut le fils aisné : L'Austrasie a empoché Et sur son trône est monté. L' »Austrasie », Royaume de l'Est, était très grand : Champagne et Lorraine étaient dedans, Et s'étendait jusqu'en Belgique et Hollande, Nous Sarregueminois y étions aussi.
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Bekonntlich isch allzuviel, ungesund, Doch muss ich e paar Kenntnisse uffrische Domit die gonz Geschicht werd rund.
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Bien connu est-il qu'à vouloir trop bien faire est malsain Mais je dois vous rafraîchir quelques connaissances De manière à vous raconter cette histoire rondement.
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In ihrer Macht; uff sinnem Tron War längscht de König nimme « echt » : E Strohmonn war er s'war e Hohn... Die wirklich Macht war in de Hänn Vum Hausmeier ; unn mit de Zitt ; Isch der de eigentliche König donn gewann, Hat kommondiert wohl iwwer Lond unn Litt. So änner war Pipin vunn Heristal (M'r honn ne onfongs schunn genennt) « Gaimundia » hat im « Villa »-Saal Ne Anno siewehunnertsechs gekennt. Sehr mächtisch war der grosse Monn, « Austrasien » war e grosses Lond ; De Pipin isch als donn unn wonn Gerääst onn Saar- unn Moselstrond.
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Dans leur puissance ; sur son trône, Depuis bien longtemps, le Roi n'était plus grand chose : Un homme de paille, c'était un un coq ... Le pouvoir vrai était entre les mains Du« Maire du Palais » ; et avec le temps C'est lui qui, alors, était le vrai Roi, Commandait à l'aise au pays et aux manants. Tel était Pépin d'Héristal » (Nous l'avons déjà nommé ci-dessus) « Gaimundia », en la salle de la « Villa », L'a connu en l'année sept cent-six. Très puissant était le grand Homme, L'« Austrasie » était un grand Pays ; Pépin, par monts et par vaux En rive de Sarre et Moselle voyageait.
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E « Villa » : drinn hat er logiert ; So hat er sinni gonz Nation Etappewiss als visitiert.
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Une « Villa » : dans laquelle il logeait ; Ainsi toute sa nation Par étapes, il la visitait.
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Wu, konn mr nitt genau beschriewe ; Wie war se druss, wie war se drinn ? Das werd wohl immer Rätsel bliewe. Vielleicht, so nemmt mr jetzder onn, War unsri « Villa » situiert Do drowwe om Nienkircher Bonn Dodurch war monches später expliziert. Doch mit e bissei Phontasie, Uff Grund vunn monche Dokumente, Entsteht jetzt e Photographie Mit ziemlich alle Elemente Vunn unsrer « Villa » ; die Persone Wu drinn wäre, domols im Mai, Die mol' ich noch dezu, doch ohne Modell ; doch isch's jo änerlei ; Mir honn weder e Bild noch e Skulptur, Mir wisse nur: de Pipin war debie Unn onnre noch: m'r nennt s die « Cour » , Bi seller scheen Zeremonie. Do war om Pipin sinni Frau, Plectrud mit Nome unn sinn Sohn ; Drogo, so hascht der gonz genau (Vielleicht honn se gesäss uff eme Tron)... E moncher Bischoff war aa gejewärtisch : Ich nenn de Cuchobertus zum Exempel ; Wie's Dokument war fix unn fertisch Honn alle druffgedrickt ihr Stempel. Was bat in sellem Dokument gestonn ? (E Photocopie leijt in de Archive) De Text kopiere gonz vunn Onfong onn Isch viel ze long, ich will's nitt schriewe. In kurze Worte, doch, gefasst : (« Actum Gaimundia » hascht des Dokument) Hat Pipin dodrinn veronlasst, Dass vun de Ortschaft, Echternach genennt, Die Hälft om Bischof Willibrod geheert, Donn, dass das Kloschter in dem Ort, Aa unner sinner Obhut steht. Das alles uff Lateinisch, Wort fir Wort ; Die Schrift war so, dass se fascht kenner meh versteht.
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Comment était-elle au-dehors, comment au-dedans ? Cela, toujours sans doute, restera devinette. Peut-être, admet-on aujourd'hui, Notre « Villa » était-elle située Là-haut sur le ban de Neunkirch Cela expliquerait certaines choses par la suite. Assurément, avec un peu de fantaisie, Sur la foi de quelques documents, Est apparue maintenant une photographie Avec, à peu près, tous les éléments De notre « Villa » ; les personnes Qui s'y trouvaient à l'époque en mai Je les dépeins en plus, sans modèle toutefois ; Cela de toute façon est du pareil au même ; Nous n'avons ni image ni sculpure, Nous savons seulement : Pépin était du lot Et d'autres encore : on les appelle « la Cour », A l'occasion de cette belle cérémonie. Il y avait là la femme de Pépin, Plectrude de son nom et son fils ; Drogo se nomme-t-il éxactement ; (Sur un trône peut-être, ils étaient assis) ... Quelqu'Evesque aussi était de la partie : Je cite Cuchobertus comme exemple ; Le document étant fin prêt Tous y ont imprimé leur sceau. Qu'y avait-il dans ce document là ? (Une photocopie se trouve aux archives) Copier le texte en entier depuis le début Est bien trop long, je ne veux l'écrire. En quelques mots toutefois résumé : (« Actum Gaimundia » s'appelle ce document) Pépin y déclare, Que du lieu-dit Echternach, La moitié appartient à l'Evesque Willibrod, Puis, que le couvent d'y-celieu, Se trouve aussi sous son autorité. Tout cela en latin, mot pour mot ; L'écriture telle que presque d'aucun ne la comprenne.
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Sinn sitter sellem Dokument vergong ; Doch alle onnre Spure sinn verlor, Denn meh wie e Johrdausend, das isch long. Die Zitt die flieht, die Johre gehn, Kenn Stillstond gitt's in de Geschicht' ; Mr bliewe omme n'onnre Datum stehn Unn horsche was es uns
berichf ... |
Se sont écoulés depuis ce document ; Et toutes les autres traces sont perdues, Car plus d'un millénaire, c'est long. Le temps s'envole, les années passent, En histoire, pas de répit ; Nous nous arrêtons à une autre date Et écoutons ce qu'elle nous raconte ... ... |