À l'usage des belins et belinnes, marcellins et marcellines de 2012.
De 1200 à 600 avant J.C.
Constitution du territoire de
la Méso-Amérique, qui s'étend de la latitude de Querétaro, Guanajuato (20e
parallèle) au Costa Rica actuel. C'est une période de suprématie des
basses terres tropicales.
Vers 1200 av. J.-C, s'opère la rencontre entre des sédentaires agricoles et les nomades belliqueux de la famille linguistique Nahua venant du nord. Il s'en suit un métissage des croyances respectives, cultes guerriers et cultes agraires fusionnent. Aujourd’hui, selon l’école française (Christine Niederberger, Caterina Magni), la culture olmèque apparaît comme un ensemble multi-ethnique et pluri-linguistique. Le mot Olmec, issu du terme nahuatl "olmeca" qui signifie « les gens du pays du caoutchouc », a fini par être officialisé en 1942 par les archéologues concernés. Les Olmèques représentent un ancien peuple précolombien de la Méso-amérique (1200.- 500 av. J.-C.) vivant sur une vaste partie de ce territoire. .La civilisation olmèque se situait sur la côte du Golfe du Mexique, dans le bassin de Mexico, et le long de la côte Pacifique ( Guerrero, Oaxaca, Chiapas) jusqu’au sud du Costa Rica. L'archéologie a révélé des évidences d'écriture de signes au début du 1er millénaire av. J.C. (Ref 1). Le panthéon fait déjà référence à un bestiaire qui sera transmis pendant plus d'un millénaire le caïman, l’aigle, le jaguar et le serpent (Ref 2).
De 500 avant J.C. à 200 après J.C.
Fractionnement du pouvoir.
Poursuite de la suprématie des basses terres, mais le centre de gravité de
la Méso-Amérique passe à l'est du l'isthme de Tehuantepec. Les groupes
parlant des langues différentes, Nahuatl et Otomi partagent les mêmes
croyances, rites et organisation sociale. Les vieilles croyances s'ancrent
de plus en plus profondément dans la société et le soleil n'est pas un
astre immuable dispensateur de bienfaits, c'est un prédateur vorace qui
réclame d'abreuver le jaguar du sang des victimes et nourrir l'aigle de
leur cœur palpitant pour assurer la succession des jours.
Du III ème au IX ème siècle
Toutefois, le groupe guerrier
des nahuas d'origine nordique impose son hégémonie idéologique
qui culminera vers 600. La compétition pour la domination entre le plateau
central mexicain et les basses terres, c'est à dire entre les Nahuas de
Téotihuacán et les Mayas à l'est de l'isthme de Tehuantepec se poursuit.
Téotihuacán est au carrefour géographique de deux mondes culturels. Entre
250 et 650 le style architectural et artistique nahua (appelé ausssi style
"Téotihuacán") s'impose dans toutes les villes importantes :
Monte Alban (Oaxaca)
Cholula au pied du Popocatepelt (Puebla)
Kaminaljuyu (Guatemala)
Izapa (Chiapas)
Etc ...
Le triomphe maya.
En 650 c'est l'effondrement des Nahuas. À Téotihuacán on ne trouve plus
trace d'aucune construction nouvelle, c'est la léthargie compète et
l'abandon à la fin du siècle devant l'affirmation du pouvoir maya. Place à
la relève dont l'apogée, situé entre 650 et 850, est connu pour deux
siècles sous le terme "période classique". Malgré une période de
domination relativement courte, les explorations et les découvertes du XXème
siècle ont gravé dans la mémoire collective occidentale le cliché maya
comme archétype des civilisations pré-hispaniques.
Du IX ème au XII ème siècle
Les Mayas connaissent les
mêmes symptômes que leurs rivaux dès 850,
crise sociale
arrêt des constructions
abandon partiel des cités
Leur règne n'aura duré que deux siècles. Les Nahuas reprennent le dessus
en dominant à nouveau sur toute la Méso-Amérique dont le territoire de
contrôle s'étend vers le nord-ouest. C'est la suprématie des hautes terres
et l'effondrement du pouvoir maya restaurant le pouvoir nahua dans un
retour de balancier. Cette dynamique nouvelle sera attribuée aux
Toltèques, mais sous ce nom se cachent les anciennes cités nahuas.
Téotihuacán, elle, restera en ruines.
Du XIV ème
siècle à la conquête espagnole
Le territoire de la Méso-Amérique se fractionne. À l'ouest de l'isthme de Tehuantepec, dominent les Aztèques de Tenochtitlán (Mexico) et les groupes nahuas d'Amérique centrale. À l'est les territoires maya ont pris une grande autonomie. L'immensité du chantier a-t-il pu décourager la restauration de sa splendeur au profit de Mexico-Tenochtitlán où l'on va retrouver, dans le plus pur style nahua des Aztèques ("Templo Mayor"), des répliques des temples de Téotihuacán qui les ont précédé de 9 siècles ou plus. Une manière de se revendiquer comme les dignes héritiers d'une lignée millénaire en récupérant l'ancienne grandeur nahua !
De la conquète à l'indépendance - 1521 à 1821
En 1521 les Aztèques sont défaits et leur capitale rasée par Hernán Cortés arrivé au Mexique en 1519 près de Veracruz. S'en suivit une période de métissage et de mélange des deux cultures, une mixité ethnique qui marque durablement le Mexique. La Nouvelle-Espagne (Nueva España ) recouvrait le territoire de l'actuel Mexique, mais aussi progressivement environ deux autres millions de kilomètres carrés dans le Sud-Ouest des États-Unis. La frontière septentrionale de la Nouvelle-Espagne n'était d'ailleurs pas définie avec précision mais peut se lire au caractère hispanique des noms en Californie actuelle. De 1527 à la fin du XVIIIe siècle 780 000 colons espagnols affluent dans le pays pour l'exploitation des cultures et des mines d'argent. Les autochtones sont plus que décimés car d'environ 11 millions en 1519 ils ne sont plus que 1/2 million au début du XVIIIe siècle !
Ne supportant plus
l’oppression,
le 16 septembre 1810, Miguel Gregorio Antonio Ignacio Hidalgo-Costilla
(ref
en anglais) (El Zorro), un créole, curé du village de
Dolores appelle les habitants de la Nouvelle Espagne, gouvernée par Joseph
Napoléon, à se libérer des Espagnols. Il sera pris le 21 mars 1811 et
fusillé pour ses « crimes », le 30 juillet suivant devenant un
martyr de l'indépendance. La ville de San
Miguel de Allende lui doit son nom associé à Ignacio José de
Allende y Unzaga (ref
en anglais). En 1813 Morelos proclame à nouveau
l'indépendance mais est capturé également. Plus tard, l'arrivée d'un
gouvernement libéral en Espagne incite encore une fois les créoles à
proclamer l'indépendance pour s'approprier les privilèges des espagnols,
si bien qu'en 1821, onze ans après le début de la guerre d'indépendance,
l'armée "Trigarante" entre dans la capitale.
Le 21 juillet 1822, Augustin de Iturbide est couronné sous le nom d'Augustin Ier. Son règne ne dur que quelques mois car il doit abdiquer devant Santa Anna qui proclame cette fois définitivement l'indépendance confirmée par l'Espagne dans le traité de Córdoba le 24 août 1821.
Après l'indépendance
S'en suivirent agitations et guerres civiles, mais l'indépendance de l'État ne sera pas remise en cause. La période jusqu'en 1848 est une succession de troubles qui suscitèrent les réactions des puissances européennes, inquiètes des dettes non remboursées. Troubles séparatistes des états suivants :
Guerre contre les États Unis
d'Amérique du Nord (1846-1848)
A l'issue de la guerre, suite au traité de Guadalupe Hidalgo, le Mexique
perd le Texas, la Californie et le Nouveau-Mexique.
Intervention Française de
1862 à 1867.
Face à l'incapacité du gouvernement de Benito Juárez de payer les dettes
mexicaines, les gouvernements français, espagnol et britannique envoient
une force expéditionnaire occuper le port de Veracruz. Le sacrifice de la
légion à Camerone le 30 avril 1863 restera dans les mémoires. Napoléon III
crée un Empire Catholique éphémère donné à Maximilien de Habsbourg.
L’Empire prend fin avec le soulèvement des mexicains et le départ des
troupes françaises qui abandonnent l'Archiduc Maximilien. Celui-ci,
refusant d'abdiquer est exécuté à Queretaro en 1867.
La dictature de Pofirio Diaz (el "Porfiriato") de 1876 à 1911 (sauf 1880-1884).
De la révolution de 1910 à la
constitution actuelle
Díaz fit emprisonner Madero, son adversaire à l'élection présidentielle,
puis le relâcha. Díaz sortit victorieux des élections. Madero ne
recueillit que quelques centaines de voix à travers tout le pays. De
nombreuses personnes estimèrent qu'il y avait eu une fraude flagrante et
se rebellèrent.
Le réveil des indiens depuis 1911 : Dans le nord Francisco Villa (de son
vrai nom "José Doroteo Arango Arámbula", surnommé également "Pancho
Villa" dans le nord et d'Emiliano
Zapata (assassiné en 1919) principalement dans l'État de Morelos.
La révolution se terminera officiellement en 1917,
date de la nouvelle constitution mexicaine, mais les violences
dureront jusqu’aux années 1930. Celles-ci furent marquées par des
nationalisations sous la présidence de Cárdenas
(1934 à 1940) qui se proposait de faire du Mexique un pays
socialiste. Staline et les communistes mexicains dirent alors que les
principaux bénéficiaires des nationalisations des compagnies pétrolières
étrangères sont les États-Unis.
Pendant la seconde guerre
mondiale
le Mexique s'engage aux cotés des alliés contre l’Allemagne, l'Italie et
le Japon. Des mexicains participèrent aussi au débarquement du 6 juin
1944.
En janvier 1994,
le Mexique, le Canada et les États-Unis signent l’Accord de libre échange
d’Amérique du Nord ALENA créant
ainsi la plus vaste zone de libre-échange du monde. L’ALENA a fortement
transformé le Mexique qui passa d’une politique économique marquée par son
fort protectionnisme à une politique économique basée sur le libre-échange
et l’insertion dans l’économie mondiale. L’année même de la mise en
application de l’ALENA, le Mexique connut une grave crise économique
marquée par une forte dévaluation du peso.
En 2006
Un million de personnes descendent dans la rue à deux reprises pour
contester les résultats des élections nationales aux résultats très
serrés. Le 9 août, un re-comptage conduit à la confirmation officielle du
résultat par le Tribunal électoral du pouvoir judiciaire de la Fédération.
Depuis le 1er décembre 2012 le président est Enrique Peña Nieto, il succède à Felipe Calderón Hinojosa qui le précédait depuis le1er décembre 2006.
Horizon chiffré
(0) Notes de lectures personnelles
(1) Stèle de Cascajal, Veracruz - Oldest Writing in the New World [archive]
in Science, Vol 313, Sept. 15, 2006, pp 1610-1614
(2) Caterina Magni, Les
Olmèques , Seuil et Pour
la Science No
72 Juill-Setp 2011
(3) Statistiques chiffrées : CIA
(4) Télérama Numéro Hors Série "Thétihuacan" 2009
(5) En savoir plus : "La Méso-Amérique" par Christian Duverger - Flamarion - 1999
Détail de la Méso-Amérique (sud du
Mexique et pays voisins)