Plusieurs événements heureux et quelques
autres ont jalonné cette année qui fuit à grands pas. « Homme blanc
couper beaucoup bois, hiver beaucoup froid. » Je suis paré et enclin à
vous livrer le résumé de ce temps qui passe.
Noël dernier nous étions à
Saint-Exupéry autour du sapin et
du feu de cheminée. A Nouvel An, en Forêt-Noire entre amis. Ma fidèle
Audi a rendu l’âme et le Père Noël nous a fait cadeau d’une
Ford Ka +.
Le point culminant en 2018 était nos noces de diamant au mois de mai.
Tous nos enfants et petits-enfants étaient présents ainsi que la
proche famille et quelques amis. Nous nous sommes tous retrouvés sur
le parvis de l’église, sous le soleil, pour le verre de l’amitié, au
son des orgues de Barbarie et d’un saxo.
Dans l’article paru dans la Presse il est écrit : « …goûter aux
plaisirs simples de la vie, rester complices et conserver sa bonne
humeur, c’est ce que cultive le vieux couple de jeunes mariés. C’est
en accueillant les jours comme on cueille les fleurs, que l’on compose
le bouquet de la vie… ».
Josy avait quelques problèmes de santé et a subi deux interventions
dont elle a eu du mal à se remettre. J’ai pu m’évader chez les copains
en Baltique à Usedom et Rügen. Le Préfet de la Moselle m’a décerné la
Médaille de la Jeunesse, des Sports et de l’Engagement Associatif.
Elle me sera remise lors d’une cérémonie officielle ultérieure.
Cette année j’aimerai laisser une place à notre jeunesse montante en
donnant un petit aperçu des uns et des autres :
- Au foyer de Jérémie (mon neveu) et Susan Kirsch à Paris est né
le « Stammhalter » qui pourra transmettre le nom de
la dynastie des Kirsch. Il porte le même prénom que son
arrière-arrière-grand-père Alexis (1864 -1949).
- Nicolas a obtenu sa mutation en Alsace. Il habite à la
Gendarmerie de Schirmeck avec Joanne et Léo. Margaux et Gilles
nous ont comblés avec la naissance d’une adorable Mélina, le 29
juin. Ils ont acheté une belle maison à Ippling où ils ont
emménagé cet automne.
- Joshua et Sarah ont déménagé à Lingolsheim pour se rapprocher
de leur travail. Charlotte a fini ses études en pâtisserie et a
eu un 1er prix à un concours chocolatier. Eric partage son temps
entre son job et la pêche.
- Arthur a eu son diplôme Bachelor à l’Ifag de Lyon. Il continue
ses études en anglais pour l’obtention de son Master. Héloïse
poursuit son cursus à Lyon. Pierre prépare son bac et la suite
de ses études.
- Nina est partie à Chicago aux USA. Elle commence une belle
aventure de un an comme fille au pair dans une famille de deux
enfants auxquels elle apprend la « French Touch ». Carla a fait
un stage dans un palace aux Îles Canaries et termine ses études
à l’école de tourisme de Bordeaux. William a campé cet été avec
moi au jardin. Grillades, feux de camp, pleine lune d’août.
Voilà les dernières news de notre équipe de jeunes. Leurs parents
vont bien aussi.
Les paraboles de l’Évangile et les fables
de La Fontaine sont remplies de leçons de vie qui devraient nous
inciter à réfléchir. Sans vouloir tomber dans la redondance, j’aimerai
vous raconter d’autres métaphores dont voici quelques petits
échantillons.
Imaginez ! La banque nous fait cadeau tous les jours de 1 440 €. A
condition de les dépenser pour une noble cause. De même le Bon Dieu
nous fait cadeau tous les jours de 1440 minutes, selon les mêmes
règles. À nous de décider comment dépenser notre trésor. Nous pouvons
le dilapider en disputes stupides, en mauvaise humeur ou en bêtises
futiles. Nous pouvons aussi l’investir à rendre les autres heureux ou
nous embellir la vie. Si nous sourions le matin à la première personne
rencontrée et qu’elle nous rende notre sourire, la journée commence
bien. Si nous consacrons un peu plus de temps à ceux que nous aimons,
nous serons récompensés par beaucoup d’amour en retour. Alors,
commençons tout de suite.
Imaginez ! Une marmite d’eau froide dans laquelle nage tranquillement
une grenouille. Le feu est allumé sous la marmite. L’eau chauffe
doucement. La température est agréable, la grenouille se sent bien et
continue de nager. En réalité, elle ne se rend pas compte du danger…
et finit par cuire. Jetez la même grenouille dans une eau bouillante,
un réflexe de rejet la sauvera par un coup de patte salutaire.
Conclusion : ne nous laissons pas enrober par l’inertie qui nous
guette. Réagissons avant de cuire comme « la grenouille qui ne savait
pas qu’elle était cuite ».
De même « le papillon et le cocon » nous apprend qu’il ne faut pas
entraver le parcours naturel du développement. Il ne suffit pas de
coller des ailes à une chenille pour en faire un papillon ou de mettre
un costume d’adulte à un gamin pour en faire un homme. Il faut que le
futur papillon se fasse les muscles pour casser son cocon. Si nous
l’aidons à sortir avant l’heure, il ne sera pas assez fort pour voler
et va crever. Nous faisons de l’assistance mal placée, ce qui
affaiblit et détruit au lieu d’aider.
Le 11 novembre dernier, aux cérémonies commémoratives en tant que
ancien combattant, j’ai pensé fort à mon grand-père, Jean Bott
(1876-1960) adjudant au 60ième R.I. qui a survécu à la campagne de
France sous le casque à pointe et l’uniforme du Kaiser. Sa Croix de
Fer (allemande), sa médaille de Blessés Militaires et sa médaille
Croix du Combattant (françaises) sont à leur place d’honneur dans mon
chalet de la
Kirschlerie.
Le onzième jour du onzième mois 1918, le clairon sonne la fin des
combats. Cent ans après, on pleure toujours nos morts sacrifiés, on
prêche toujours la réconciliation et la paix. Pendant ce temps, le
peuple manifeste dans la rue. On a des forces de l’ordre et le
désordre règne. Les casseurs, il faut les casser et tant pis pour la
casse.
Quand je vois le monde d’aujourd’hui, j’envie le monde de hier et je
crains pour celui de demain. A notre âge, tout est du déjà-vu.
Néanmoins l’espoir m’anime et me fait choisir l’option salvatrice
plutôt que de succomber à l’entropie mortifère.
A la télé «
le bonheur est dans le pré ». En réalité, il peut
aussi exister dans une musique classique légère, une douzaine de
cancalaises, un pot au feu de homard, ou un fin gras du Mezenc avec un
Grand Cru, boire et manger selon l’envie, une recette savoureuse «
Uss
de Oma Ihri Kisch ». Le bonheur, c’est aussi se contenter de ce
que l’on a, respirer librement, se lever du bon pied et marcher
paisiblement vers son but.
Celui qui sait écouter avec les yeux, regarder avec son nez, sentir
avec ses oreilles, pourra voir au-dessus de la mer les mouettes
voltiger en apesanteur et entendre le doux sifflement de leurs ailes
blanches dans l’air immobile. La couronne du soleil, au fond du monde
resplendit sur l’horizon, troublée par les vibrations de la brume… Une
soirée magique… au bout du chemin… au bout de la vie.