(Archéoastronomie)
R. Kirsch, avril 2012, un
voyage astronomique
à travers le temps, les continents et les civilisations.
En 2018,
une mise à jour sur ce sujet :
Astronomies
du passé, Belin, 2018 par Yaël Nazé
ATTENTION
Le texte ci-dessous de R. K. 2012 n'a pas été remis à jour,
suite à cette publication de 2018.
Cette page sur l'astronomie ancienne rassemble mes
réflexions à partir de diverses notes de lectures.
Merci à Yaël Nazé pour
son ouvrage "L'astronomie
des anciens" (1) dont la lecture m'a fourni le
déclic à la rédaction de cette page et de celle qui l'accompagne sur
la date du 23 décembre 2012 !
Les traces du passé
Aussi loin que l’on puisse remonter vers les civilisations disparues à
travers les vestiges qui nous ont été conservés, il semble certain que nos
lointains ancêtres furent toujours fascinées par les astres.
Phénomènes cycliques
Ces manifestations dans le ciel furent facilement associées à des
phénomènes cycliques sur terre grâce à la répétition des jours (soleil),
des mois (lune), des saisons (constellations) et des années (soleil ou
lunaisons). Cela rend possible les prévisions pour les événements
importants aux yeux des hommes (passage des oiseaux, arrivée des poissons,
période des semailles et des récoltes, si ce n'est pas l’expression de la
volonté des dieux).
Phénomènes surprenants
Des présages favorables ou défavorables à la guerre ou autre décision
peuvent être vus dans les apparitions inhabituelles (pensez aux Rois
Mages). En somme, dans les grandes civilisations organisées, les efforts
des astronomes, et les frais pour le roi, étaient motivés principalement
par l’établissement d’un calendrier en accord avec le soleil et la lune,
ce dernier point n’étant pas une affaire de tout repos !
Les civilisations
On constate à différentes époques et à travers les civilisations du passé
des connaissances très diverses. Un très grand savoir astronomique
pratique ne va pas forcément avec la pratique d'une écriture. Un intérêt
pour l'observation pragmatique des phénomènes célestes utiles pour la
prévision des saisons et l’établissement d'un calendrier fiable ou une
navigation sûre ne suscite pas forcément une réflexion poussée pour
imaginer des modèles d'explication pour les phénomènes observés. Pour peu
que l'écriture soit inconnue ou trop peu connue, il ne reste que la
tradition orale et la mémoire pour nous renseigner aujourd'hui.
De tout temps
Traversée d'un désert, migration vers les pâturages d'été, recherche d'un
point d'eau ... les anciens n'avaient pas de cartes routières, encore
moins de GPS pour se diriger. Ils comptaient sur le soleil et les étoiles
et utilisaient tous les indices visibles pour s'orienter ou annoncer les
saisons. Il est difficile pour nous d'imaginer qu'ils pouvaient parcourir
des centaines de kilomètres et revenir à leur point de départ si
nécessaire. A un moment donné certains d'entre eux ont accumulé
suffisamment de savoir-faire pour annoncer quand il était temps de migrer,
de trouver des abris pour l'hiver, et quand c'était le moment de revenir.
Ils savaient lire le grand calendrier de la nature !
Disque de Nebra. 1600 ans av. J.C. (Ref)
Lune pleine et croissant, les Pleïades, la barque solaire,
avec sur le pourtour les relèvements solaires aux solstices.
En l'absence de textes écrits, certaines civilisations anciennes nous ont
laissé des traces de leurs observations dans la disposition de
constructions importantes, pour lesquelles les alignements vers les astres
levant ou couchant laissent penser que les phénomènes de solstices et
d'équinoxes étaient bien connus et pouvaient servir aux chefs et prêtres
en place à établir et maintenir des calendriers. Les calendriers avaient
un importance au moins aussi importante que de nos jours.
Usages des calendriers
Ils pouvaient servir
Remarque
Aujourd'hui encore et dans le futur, si l'on veut caler un calendrier sur
les saisons, qu’ils soient solaires, lunaires ou luni-solaires, ils
incluent nécessairement des jours ou des mois intercalaires. C'est aussi
la raison pour laquelle il faut à la fois comprendre les règles du
calendrier d’origine et de notre calendrier actuel si l'on veut
interpréter dans notre calendrier une date d’un autre calendrier.
Alignements mégalithiques
On connaît de nombreux exemples d'alignements mégalithiques en Europe
celtique mais aussi des cas de pierres alignées très anciennes
dans des déserts en Afrique chez les
Dogons ou ailleurs. Il est à regretter que dans l'esprit de la
colonisation de l'Afrique et le peu d'estime dans laquelle les
colonisateurs de l'époque tenaient les cultures locales, la quasi totalité
des connaissances astronomiques anciennes d'Afrique soit perdue.
La situation est analogue pour les Peaux-rouges
d'Amérique du Nord, dont ne subsistent entre autres vestiges que
quelques cartes du ciel, dessinées sur des peaux, et figurant précisément
les constellations. Depuis 7000 ans la direction d’observation du lever du
soleil au solstice (l’azimut) n’a bougé que de 1° sur l’horizon (diamètre
apparent du soleil =0,5°), de sorte que de nombreuses structures
d’alignement plus récentes restent utilisables de nos jours.
Dans l'Empire Inca
C'est à Chanquillo à 400 km an nord de Lima au Pérou que
es archéologues pensent avoir découvert l'observatoire(7)
solaire le plus ancien des Amériques. Ils ont mis à jour un calendrier
d’horizon pré-inca du IVème siècle av. J.C. (Pour La Science -
No 414 avril 2012 (8)
). Le terme « observatoire » est quelque peu trompeur pour des
vestiges très anciens car il suppose, dans notre langage actuel, des
astronomes, or il n’en est rien. Il faudrait plutôt parler de repères pour
traduire une manière de percevoir le monde, de l’ordonner et de mettre en
place un instrument de pouvoir. On pense qu'il s'agit de l'observation du
lever et coucher du soleil entre 13 tours alignées au sommet d’une colline
à l’est et d'une autre colline à l’Ouest pour définir 12 intervalles
mensuels rythmant le cours de l’année.
À Machu Pichu, résidence de l’empereur Pachacutec au VIVème
siècle après J.C.
certaines constructions présentent des alignements particuliers avec des
astres suggérant fortement leur intérêt pour l'astronomie et l'observation
précise des mouvements célestes autre que ceux de la lune et du soleil.
Dans l'empire à son apogée on devait compter environ 10 millions
d’individus, parlant des centaines de langues en plus du Quechua.
Étonnamment, les Incas administraient leur immense territoire sans recours
à l'écriture qu'ils ne maîtrisaient pas. Les seules traces connues d'un
système de communication non verbal sont des cordelettes à nœuds dont le
code n'a pas été percé.
Aborigènes
En Australie, les aborigènes sont en
communion avec le ciel et la terre et tout est relié. Leur connaissance du
ciel est sans doute la plus ancienne qui nous soit parvenue sans
altération (1) car il semble qu'ils soient arrivés
sur le continent il a environ 40 000 ans et que leur culture rituelle
orale est restée très proche de celle des origines.Ils ont arrivés sur le
sous continent Australien il y a plus de 40 000 ans. Leur
culture nous parvient quasi inchangée depuis ces temps immémoriaux et le
ciel y tient une place de première importance pour marquer le retour des
saisons, des oiseaux ou du moment des plantations. Ils n’ont apparemment
jamais éprouvé le besoin de mesurer le temps ni l’espace, ni de faire des
calculs !
Ceci nous amène en Océanie
De justesse avant disparition, nous collectons encore
aujourd'hui chez les Maoris les anciennes connaissances astronomiques et
leur savoir-faire en navigation stellaire transmis oralement de génération
en génération.
Pour chaque îles
leurs navigateurs connaissaient et savaient identifier une étoile qui
passe à son zénith, Sirius, l'étoile la plus brillante, pour Tahiti. Chez
les Maoris de Nouvelle-Zélande, le lever héliaque des Pléiades (Matariki)
indique vers juin le début de la nouvelle année. Ils connaissaient les
directions du lever et du coucher des constellations et de leurs étoiles
remarquables. De plus l'observation assidue de l'océan, des vents et des
oiseaux marins migrateurs complètait et confirmait les pilotes dans la
lecture du grand livre du ciel.
Vers la fin du premier siècle de notre ère, leur connaissance très poussé
du ciel est la clé de leurs voyages aller-retour sur des milliers de
kilomètres entres les archipels Polynésiens
de la Société, la Nouvelle
Zélande, l’Île de Pâques ou
Hawaï ! C'est un triangle
équilatéral dont les cotés mesurent 7000
km et dont les sommets sont à 4000 km de Tahiti approximativement
au centre de cet immense triangle ! La collecte in extremis de ce savoir
faire a permis de reproduire à l'ancienne les voyages océaniques dans le
pacifique entre les îles sans utilisation d'aucun instrument moderne.
Document : la traversée en pirogue double hauturière de Hawaï
à Tahiti (Honolua Bay, Maui, Hawaï à Papeete,
Tahiti - du 1er mai 1976 au 4 Juin 1976. - Navigateur, avec sa tête et se
yeux : Mau Piailug, Capitaine "Kawika" Kapahulehua; 13 membres d'équipage
dont Ben R. Finney.
En ce qui concerne les traces écrites dans les civilisations
polynésiennes, s'il n'y a effectivement pas de "livres" proprement dit, on
connaît des écritures(3)
sur des pierres et des objets en bois dont la traduction est
encore source de controverse. Exemple :
Transcription de texte extrait du bâton maori dit "de
Santiago"
Introduction
Une main mise des prêtres sur l'activité astronomique pouvait conduire à
se satisfaire d'une vision mythologique, avec des légendes en guise de
modèles de fonctionnement ; c'est la suprématie de l'interprétation sur la
compréhension des phénomènes observés. Parmi les observations qui ont le
plus impressionné nos ancêtres figurent les phénomènes cycliques de
disparition et de réapparition. Le soleil et la lune d'abord, les cinq
planètes visibles à l’œil nu, mais aussi toutes les étoiles non
circumpolaires. Elles disparaissant sous l'horizon à certaines saisons et
émergeant à l'Est à une autre saison au moment de leur lever héliaque.
Pour nous laisser des écrits, les cultures anciennes ayant inventé et
développé un langage écrit original ne sont pas si nombreuses. L'invention
de l'écriture alphabétique phonétique n'est pas une petite affaire. En
occident par exemple, il a sans doute fallu un demi millénaire d'essais
dans toute la Syrie actuelle pour parvenir à une solution d'écriture
simple pouvant être apprise par un grand nombre de scribes : l'alphabet
d'Ougarit d'abord avec 31 signes cunéïformes (XVIe-XVe
siècle av. J.C.) puis l'alphabet de 22 signes, attesté dès le Xe
siècle av. J.C. que l'on convient d'appeler phénicien, qui petit
à petit va conquérir tout l'ancien monde méditerranéen pour générer notre
alphabet. Ailleurs dans le monde, les émergences d'alphabets phonétiques
ou glyphiques sont dispersés à travers les continents :
Calendrier
Les égyptiens mettent au point le premier calendrier délaissant le rythme
lunaire, pour se baser exclusivement sur le soleil. Ainsi , au Ve
millénaire av. J.C. une année durait 365 jours. L'origine de ce calendrier
est est fixée vers 4236 avant notre ère.
Durant la période pré-dynastique, le lever héliaque de Sirius coïncidait
avec le début de la crue du Nil observée à Thèbes vers le 20-25 juin, donc
au solstice d'été dans l'hémisphère nord. La réapparition simultanée de
l'étoile la plus brillante et de l'eau avait une signification hautement
symbolique. C'est également la période la plus chaude de l'année, d'où le
nom de canicule (dérivé de canicula) donné par les
romains, et que nous utilisons pour définir une période de grande chaleur.
Vers la fin du 3ème millénaire av.J.C, à l’époque archaïque
de la Ière dynastie ils utilisent l’année de 365 jours répartis
en 12 mois de 30 jours plus 5 jours supplémentaires à la fin de l’année.
Ces 30 jours par mois étaient groupés en trois décades de 10 jours. Il y
avait donc un décalage d’un quart de jour par rapport à l’année
tropique . Cette "année vague" resta la référence du calendrier
populaire jusqu’au IIIe siècle. Tous les quatre ans, le lever
de l’étoile Sirius se produisait un jour plus tard.
La XIème dynastie, au moyen Empire vers 2000
av. J.C. adopte la journée de 24 "heures" par la division du jour et de la
nuit en deux fois 12 heures. Les heures du jour et de la nuit sont à durée
variables pour s’ajuster aux variations saisonnières des durées du jour et
de la nuit !
Les égyptiens n’avaient pas de calendrier linéaire
suivi sur le long terme. Le plus souvent chaque dynastie comptait sa
propre durée dans son propre calendrier. Il existe de très belles listes
de succession de règnes soigneusement répertoriés mais dont certains sont
sans mention de la durée du règne ! Il semble qu’il n’y a qu’une
seule date absolument certaine à partir de laquelle les archéologues
s’efforcent de recaler les autres événements de Égypte ancienne, c’est
celle du début du règne du roi Taharka en 690 av. J.C. (Pour La Science
"Le sasse tête de la chronologie égyptienne" (8)
)
Autour du milieu du 2ème millénaire av.J.C.
Les sumériens rythment le temps avec les 7 « planètes errantes »
du ciel en introduisant la semaine de 7 jours dont nous avons conservé les
noms par l’entremise d’Israël en captivité à Babylone et le livre de la
Genèse, les Egyptiens et les Grecs anciens regroupaient les jours en
décades. La romanisation des noms nous a légué : Lune (lundi), Mars
(mardi), Mercure (mercredi), Jupiter (jeudi), Vénus (vendredi) Saturne
(Samedi-Saturday), Soleil (sunday, dimanche ayant été introduit par la
chrétienté pour célébrer le jour du Seigneur, dies Dominicus).
Au XVIIème siècle av.J.C. à
Babylone,
Les astronomes d’Hammourabi utilisent des modèles arithmétiques pour leurs
prévisions (lui-même est astronome à ses heures). Pour cela ils inventent
la multiplication, la réciproque, la racine carrée, cubique, les tables ou
éphémérides pour calculer plus vite et définir le début du mois sans avoir
recours à des observations. Au début du premier millénaire , les
astronomes mésopotamiens établirent des tables éphémérides servant à ;
pour cela ils ont tenu compte de divers facteurs : visibilité de l'astre ,
rapports avec le Soleil.Ils améliorent les calculs en portant
progressivement le nombre de chiffres des nombres (en base sexagésimale)
de 2 à 7 (1012) puis à 17 ! Ils savent à cette époque que
suivant la période de l’année, ils observent le même astre (Vénus) le
matin à l’Est ou le soir à l’Ouest.
Archives détaillées depuis 800 avant J.C
Les observations systématiques des événements célestes sont disponibles à partir de 800 av.J.C. avec leurs dates dans un calendrier précis facilement convertible dans le calendrier actuel. De même numération sexagésimale en base 60 nous est parvenu par les grecs après la conquête. Elle est toujours en service pour compter les fractions d’heure en 60 minutes et 60 secondes par minute. De même nous continuons à diviser la voûte du ciel et le cercle en 180° et 360° (3 x 60 et 6 x 60). Ils mesuraient le diamètre apparent du soleil et de la lune à 30 minutes d’arc (1/2°).
La Chine dispose dans ses archives anciennes pléthore de
documents.
Ils relatent des
observations suivies sur de très longues périodes. Les plus anciennes sont
du 2ème millénaire av.J.C. A partir du milieu de ce millénaire nous
disposons des notes méticuleuses de nombreux événements célestes :
Nova en -1300, éclipse de soleil en -1361. Même si les données d’avant
-720 sont rares, nous disposons de 29 passages de la comète de Halley
depuis 240 av. J.C. jusqu’à aujourd’hui ! Devrait-on l’appeler la
comète chinoise ? Il y a deux millénaires on y faisait déjà la distinction
entre « astronomes » pour l’observation rigoureuse et les
calculs et « astrologues » pour l’interprétation à donner aux
phénomènes observés. Ils notent aussi l’explosion de la supernova de 1006.
Comme dit Joseph Needham « En Chine tout est imprimé ou perdu ».
Les chinois ne divisent pas le cercle en 360 mais en 365,25 parties
correspondant au nombre de jours de l’année tropique. Pour effectuer des
mesures de plus en plus précises ils construisent un gnomon géant avec une
méridienne de 36 mètres toujours visible à Gaocheng
(5) Les années luni-solaire chinoises étaient établies par
une succession d’années lunaires plus un mois lunaire intercalaire pour
rattraper les saisons lorsque cela devenait nécessaire.
Les théories ne suscitaient pas énormément d’intérêt
L''esprit pragmatique des dirigeant de l'ancienne Chine, par contre,
encourageait l'avancée des techniques liées à l'astronomie. Celles-ci
étaient très développées dès le début de notre ère. L'astronome Zhang Heng
(78-139) y contribua par un apport remarquable :
La sphère armillaire actionnée à l'eau de Zhang Heng eut
de profonds effets sur l'astronomie chinoise et l'ingénierie mécanique des
générations postérieures.
Il semble que
l'on décèle parfois une censure de "soumission" dans le relevé de
certaines observations. On pouvait pouvaient ignorer une observation si le
présage associé était défavorable à l’Autorité en place qui faisait vivre
ces fonctionnaires du calendrier ! Dommage pour nous aujourd'hui.
Au moyen-age, C’est à Zhaoqing, près de Canton, que l'Italien Matteo Ricci (Macerata 1552 - Pékin 1610, premier Européen à être invité à la cour impériale de Pékin, observa les deux éclipses de lune du 29 novembre 1583 et du 24 mai 1584 annoncées très précisément par une autre méthode que la sienne utilisant la cosmographie de Ptolémée qui fut encore la doctrine commune pendant quelques décennies en occident.
Pour les Chinois, cette construction avait le mérite d’expliquer simplement et de prévoir plus exactement des phénomènes : la Terre est ronde, les jours et les nuits sont dus au mouvement du soleil autour de la Terre, les éclipses de soleil au passage de la lune entre la Terre et le soleil, celles de lune à celui de la Terre entre la lune et le soleil et les phases de la Lune aux angles différents d’éclairement de la Lune par le Soleil. Et pourtant les conceptions chinoises étaient sous un aspect plus "modernes" que les occidentales
L' atlas céleste de Dunhuang
(6)
Datant du VIIe siècle, un document spectaculaire de
l’histoire de l’astronomie contenant plus de 1300 étoiles vient d’être
remis en lumière.
Le document, datant de 649-684 de notre ère, conservé à la British Library de Londres, est un atlas céleste complet découvert en 1900 parmi 40 000 manuscrits précieux entreposés dans les Caves de Mogao, un monastère bouddhique sur la Route de la Soie chinoise. Utilisant des méthodes de projections mathématiques précises, il conserve une précision de 1,5 à 4° pour les étoiles les plus brillantes. Cachés dans une grotte aux alentours du XIe siècle, ces manuscrits bouddhiques ont été miraculeusement préservés grâce au climat très aride. C’est la plus ancienne carte d’étoiles connue toutes civilisations confondues et la première représentation graphique de l’ensemble des constellations chinoises.
Les mayas dominent l’Amérique Centrale Précolombienne.
Pendant la période dite « période classique »
du IIIème au Xème siècle de notre ère, les Mayas
imposent leur civilisation dans toute la Mésoamérique. Ils sont les
héritiers des Olmèques du 1er millénaire avant J.C et de
Theotihuacán. Leurs héritages successifs seront repris presque au
pied de lettre par leurs successeurs, les Aztèques de Tenochtilán
(Mexico), qui reproduisirent pour le "Templo Mayor" dans leur nouvelle
cité l'art prestigieux de leurs illustres prédécesseurs de Theotihuacán.
Extrême précision
Grâce à leurs observations précises du lever du Soleil
à différentes époques de l'année et pendant des générations, les Mayas
sont parvenus à préciser la longueur de l'année avec un écart par rapport
à la valeur actuellement acceptée d'à peine 17 secondes (365,2420 jours
contre les 365,2422 jours admis aujourd'hui).
Ils ne concevaient pas les nombres fractionnaires c'est
à dire les rapports au sens moderne, pourtant, en comptant les jours sur
de très longues périodes de temps et le nombre de mois lunaires écoulés,
les Mayas ont également été capables de déterminer la longueur de la
lunaison, avec grande précision.
A partir de l'étude des dates reportées sur des stèles
de la ville de Palenque, on a pu établir que les prêtres-astronomes mayas
avaient trouvé une correspondance entre le nombre de lunaisons et le
nombre de jours passés : 81 lunaisons correspondent à 2392 jours. Cette
correspondance, dite "équation de
Palenque", établit que pour les Mayas, la lunaison équivalait à
29,5308 jours, soit une valeur en excellent accord avec celle que l'on
connaît aujourd'hui de 29,53058 jours !
Après le soleil et la lune, Vénus est l’astre le plus
important
Vénus est l’astre le plus important, mais n’a rien à
voir avec la déesse de l’Amour des civilisations méditerranéennes.
Elle est la manifestation d’un dieu masculin et maléfique. Son apparition
est de mauvais augure. Ils ont compris que l'étoile du matin et l'étoile
du soir sont un seul et même astre qui disparaît à l’ouest et réapparaît à
l’est après 70 jours d’absence. Ils déterminent la période exacte de sa
réapparition. Les prêtres-astronomes avaient construit des sortes de
repères leur permettant de relever avec précision le point de l’horizon où
Vénus se levait et se couchait quand elle atteignait sa distance maximale
par rapport au Soleil. Ainsi, après des siècles d’observations à l’œil nu
les mayas ont suivi les aller et venues de la planète avec une extrême
précision et une formidable patience. Ils purent établir que 5 révolutions
synodiques de Vénus correspondaient à 8 années terrestres. Ils furent donc
capables de calculer la période moyenne de la planète : 584 jours (entre
des extrêmes de 580 à 587), une valeur très proche de 583,92 jours
actuellement admise. Utilisant des modèles numériques arithmétiques avec
usage du zéro, pour décrire les cycles du temps, certaines de leurs
prévisions présentent une marge d’erreur d’un jour sur 6000 ans (0,08 jour
en 481 ans). C’est un record parmi les civilisations anciennes de cette
époque, plus précis que leurs prédécesseurs égyptiens en d'autres temps et
autres lieux.
Mars et les calendriers
La période synodique de Mars, de 780 jours, était connue égale à trois
années sacrés de 260 jours. Ils sont d'ailleurs des obsédés de leurs trois
calendriers :
Le compte long
C'est d'abord un simple comptage en numérotation de position comme nous
aujourd'hui et usage du zéro qu'ils avaient inventé comme en Inde ou en
Mésopotamie.
Cependant, certains
archéologues estiment qu'il pourrait être cyclique et contenir 13 baktuns
tout ronds (13 fois 394 ans, donc environ 5125 ans). Le 21 ou
le23 décembre 2012 correspond à cette date :
13.0.0.0.0
Alors, a fin du
monde le 23 décembre 2012 ?
Les textes arabes du moyen-âge
décrivent des positions de la lune, du soleil, de planètes et d’étoiles
remarquables. Ils complètent ou confirment les données chinoises pour
étudier à long terme les mouvements du soleil et des étoiles ainsi que
pour dater l’apparition des novae et supernovae que l’on continue à
étudier aujourd’hui en les observant avec les instruments actuels.
Dans tout l'Islam, l’année lunaire de 354
jours se décale de 11 jours chaque année solaire. Les durées des périodes
orbitales de la terre autour du soleil et de la lune autour de la terre ne
sont pas des multiples exacts de la durée moyenne du jour solaire et
la durée de l’année solaire n’est pas un multiple du mois lunaire. Ni
exactement 365 jours pour l’année solaire, ni 29 jours pour le mois
lunaire.
Copernic (19/2/1473 à Torun en Pologne – 24/5/1542)
Le calendrier Julien, établi en 45 av. J.C. par Jules César comportait
tous les quatre ans une année bissextile de 366 jours ce qui était un peu
trop. Le décalage accumulé s’élevait à une différence de 10 jours au XIIIème
siècle qui a conduit le pape Grégoire XII à lancer la réforme établissant
notre calendrier actuel. Le 15 octobre 1582 a suivi le 4 octobre 1582 et
les années bissextiles ont été corrigées. Les siècles ronds ne seront
bissextile que si l’année est divisible par 400, 2000 l’a été mais par
1900 !
après avoir analysé ce mouvement d’une manière plus fine, Copernic
(1473-1583) proposa la thèse que les planètes et la Terre tournaient
autour du Soleil.
A suivre, cette page est encore incomplète ...
En attendant, que pensez-vous des trois pages,
Envoyez-moi un commentaire avec vos impressions :
Exploitation de l’héritage des astronomes anciens
Les seules anciennes reliques astronomiques exploitables sont asiatiques,
européennes, arabes, ou mésopotamiennes.
On peut certifier ... Les
chefs, rois prêtres, astronomes avaient fait construire des repères
architecturaux leur permettant de relever avec précision les directions de
lever et de coucher des principaux astres visibles à l’œil nu. Dans toutes
les civilisations, au delà des continents, des siècles et millénaires,
comptant patiemment les jours, mémorisant et transmettant oralement,
notant leurs observations lorsqu'ils maîtrisaient l'écriture, ils ont pu
établir les calendriers et faire les prévisions dont les puissant de leur
temps avaient besoin pour asseoir leur autorité et justifier leurs
exigences parfois tyranniques Les Olmèques ont probablement inventé le
compte long indissociable de la civilisation maya. La période classique de
la civilisation maya c’est étendue du IIIe au IXe siècle ap.JC. Le
déchiffrage des écrits de la civilisation maya a été largement exploré et
certains écrits datant d’avant la conquête espagnole ont été mis à jour.
.
.
Depuis sept millénaires.
La durée moyenne mis par la terre pour accomplir son orbite autour du
soleil définit encore aujourd’hui la durée de l’année tropique. Le
mouvement des astres a servi de référence pour toutes les
civilisations passées sur tous les continents. L'Égypte
pré-pharaonique comptait déjà la succession des jours et des années
comme nous le faisons encore en observant le ciel. Cette référence est
donc utilisée depuis au moins six ou sept millénaires, quelle
constance !
La base du temps légal
L'année tropique est la base du temps légal que nous utilisions
jusqu'en 1972 mais elle n’est pas assez uniforme. Aujourd’hui nous
savons que la durée de la période orbitale de la terre autour du
soleil est fluctuante d’une année sur l’autre à l’inverse des horloges
atomiques parfaitement stables que nous utilisons pour mesurer ces
fluctuations.
L' heure UTC
Ainsi, pour relier à la course de la terre autour du soleil, le Temps
Universel Coordonné,(l’Heure UTC, Universal Time Coordinated,
temps civil pour le monde entier) servant de référence
commune précise aux astronomes (aux systèmes de localisation GPS, à
l’Horloge Parlante etc…), il est nécessaire de le recaler de temps en
temps (la dernière fois en 2012 à la date de rédaction), par le
truchement de « secondes intercalaires » par rapport au
temps des horloges atomiques. Ces horloges sont aujourd’hui les
gardiennes absolues du temps TAI (Temps Atomique International). Ainsi
donc l’année tropique, cette référence astronomique instable, cette
gardienne du temps multi-millénaire, cette concubine de tous les rois,
est répudiée depuis 1972 au profit de cette nouvelle, plus jeune et
plus fidèle servante du temps qu’est l’Horloge Atomique.
Le Temps Atomique International : TAI
C'est le temps scientifique établi par le Bureau
International des Poids et Mesures (français) et défini par la
coordination de quelques 350 horloges atomiques dans différents pays.
C’est un temps de référence basé sur la seconde étalon définie en
1967. Oublié dans tout cela est l'heure GMT (Greenwich Mean Time) ?
Oui mais pas tant que cela, car si elle n'existe plus officiellement
depuis plus d'un quart de siècles, remplacée par UTC, comme les noms
de rues il faudra quelques générations pour qu'elle disparaisse des
usages. Ma dernière transaction bancaire de 2013 était encore datée en
heure GMT !
(1) Yaël Nazé "L'astronomie
des anciens" - BELIN
- 2012, Pour La Science, 223 p.
Yaël Nazé "Astronomies du passé",
Belin, 2017.
(2) Tout sur les calendriers
(3) Lorena Bettocchi : écriture maori, ile-de-paques
(pdf)
(4) Hokule'a Hawai -Tahiti aller-retour Youtube
(5) Le gnomon de GaoCheng
(6) Atlas céleste de Dunhuang - Chine VIIe siècle - Lien
(7) Calendrier d'horizon à Chanquillo, Pérou. (Instituto
de Investigationes Arqueológicas)
(8) Le casse tête de la chronologie égyptienne ( Pour
la Science No 413 p.28)
Documents non référencés dans le texte :
( ) Glyphes mayas, (dessins)
( ) Jour, semaine, mois, année. (histoire)
( ) Machu Pichu (visite
virtuelle 360°).
( ) Le passé des Amériques par les chercheurs.
( ) Temps Universel - Pour La Science - No 412 février
2012 - p.20