L'horloge de
l'apocalypse ▲
2019 : nous sommes à moins 2 minutes !
« Doomsday clock »
Pendant que nous humons le mimosa et
assistons aux exhibitions gymniques, la « Doomsday clock »
(horloge de l'apocalypse ou de la destiné), comme en 2018, reste
symboliquement à moins 2 minutes de minuit, l'heure fatidique.
Le 24 janvier 2019, à
Washington, le comité du « Bulletin of the Atomic Scientists
» a confirmé pour 2019 l'heure du 25 janvier 2018, c'est à dire minuit
moins 2 minutes à l'horloge « Doomsday Clock (nouvelle fenêtre, en anglais)
». Cette horloge symbolique est mise à jour une fois par an, par le
« Bulletin of
the Atomis Scientists (nouvelle fenêtre, en anglais) » en
fonction des menaces globales pesant sur le monde, dans le contexte
géopolitique du moment.
À sa création en 1947,
il s'agissait de la guerre nucléaire mondiale, mais, depuis 2007, le
comité prend également en considération les perturbations dues au
changement climatique, les problèmes liés aux hydrocarbures, ou
encore les « nouveaux développements dans les sciences du
vivant qui pourraient infliger des dommages irrévocables »,
c'est-à-dire les risques liés aux nouvelles technologies.
Explications
L'association
Fondé en 1945 par des scientifiques de l'Université de Chicago
ayant participé au développement des premières armes atomiques
du projet Manhattan, le Bulletin of the Atomic Scientists
a créé l'horloge du destin deux ans plus tard (1947), en
utilisant les images de l'apocalypse (minuit) et l'idiome
contemporain d’explosion nucléaire (compte à rebours à zéro)
pour transmettre les menaces à l’humanité.
L'horloge
La décision de déplacer (ou de laisser
en place) l’aiguille des minutes de Doomsday Clock est
prise chaque année par le Conseil de la science et de la sécurité
du Bulletin, en consultation avec son bureau des sponsors, qui
comprend 15 lauréats du prix Nobel. The Clock est devenu
un indicateur universellement reconnu de la vulnérabilité du monde
aux catastrophes dues aux armes nucléaires, au changement
climatique et aux nouvelles technologies émergentes dans d'autres
domaines.
Historique
1947
Minuit moins 7 minutes, l'heure affichée à la mise
en place de l'horloge.
1953
Minuit moins 2 minutes, la guerre froide
est à son paroxysme. On n'a jamais été si près de la guerre
nucléaire totale.
1991
Minuit moins17 minutes, l'horloge affichait
l'heure la plus optimiste de son existence, après la chute du mur de
Berlin et le début de l'ère post-soviétique.
2018
Minuit moins 2 minutes, retour au risque le plus
élevé des plus sombres années de la guerre froide.
2019
Confirmation du niveau de risque de 2019.
vidéo Vimeo en anglais sur le sujet
(gagnant à un concours de slam Chicago)
La déclaration du 24 janvier 2019
Aux leaders et citoyens du monde
Les nouveaux risques anormaux risquent de mettre au pouvoir des
autocrates et d'entraîner les citoyens du monde entier dans un
dangereux sentiment d’acédie et de paralysie politique.
Des tendances nucléaires
inquiétantes persistent et la guerre de l'information s'amplifie
L’humanité est désormais confrontée à deux menaces
existentielles simultanées, qui demanderaient une extrême
préoccupation et une attention immédiate. Les deux menaces
majeures - armes nucléaires et changement climatique - ont été
exacerbées au cours de 2018 par le recours accru à la guerre de
l'information pour saper la démocratie dans le monde entier en
amplifiant les risques de ces menaces et en faisant peser sur
l'avenir de la civilisation un péril extrême.
La
menace d'autres bouleversements bio- technologiques
Un événement marquant de 2018 a été la
modification [editing, ndlr] d'un génome humain en Chine,
une démonstration malheureuse de la faiblesse des contraintes
institutionnelles en matière de génie génétique et d'autres
recherches biotechnologiques. L’avènement d’êtres humains «
redéfinis » [human design, ndlr] constituerait
véritablement un événement historiquement marquant, avec un
potentiel important de conséquences imprévues, vastes et
dangereuses.